Le ministre marocain de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a déclaré que la capacité du pays à produire des voitures électriques devrait passer à 100 000 unités par an d'ici deux à trois ans, triplant la production actuelle. Selon Asharq Business, Mezzour a déclaré que "cet objectif peut être atteint avec la capacité industrielle actuelle, sans tenir compte des investissements étrangers potentiels".

 

Le deuxième secteur du Maroc après l'agriculture est l'industrie automobile. Les médias arabes ont rapporté que le secteur avait généré un chiffre d'affaires d'environ 5,6 milliards de dollars fin juillet. De plus, le Royaume abrite les constructeurs Renault et Stallantis, qui créent chaque année 700 000 voitures, dont 50 000 électriques.

 

La majorité des véhicules fabriqués au Maroc sont exportés, en particulier vers les pays de l'Union européenne, où la vente de voitures à moteur à combustion interne sera interdite à partir de 2035. Dans les années à venir, le secteur automobile marocain vise à atteindre un taux de fabrication annuel capacité d'environ un million de véhicules électrifiés. Pour ce faire, il devra s'assurer de la disponibilité des batteries, ce qui est crucial pour ce type de véhicule. Pour ce faire, le ministère de l'Industrie et du Commerce a déclaré en juillet de l'année dernière qu'il était en pourparlers avec les producteurs de batteries en vue de construire une installation d'ici la fin de 2022.

 

Grâce à cette installation, l'industrie automobile connaîtra un essor important et la transition vers les véhicules électriques sera facilitée. Le Maroc s'est engagé dans ce projet en raison de ses gisements de cobalt, nécessaires à la production de batteries électriques. Cet engagement s'ajoute aux avantages qui découleraient du projet.

 

Selon les informations recueillies par Asharq Business auprès de l'entreprise Managem, le Royaume, qui exploite le cobalt depuis 1930, est l'un des cinq premiers producteurs mondiaux de cette substance. En raison d'un contrat conclu avec Renault en juin, qui permet à l'entreprise française d'acheter du sulfate de cobalt pour la fabrication de batteries, la société est également impliquée dans la création de véhicules électriques.

 

STMicroelectronics, entreprise franco-italienne spécialisée dans la production de biens électroniques et de semi-conducteurs, est une autre entreprise importante de ce secteur. Il a ouvert cet été une nouvelle ligne de fabrication dans son usine de Bouskoura, dédiée à la fabrication de composants pour véhicules électriques, y compris des processeurs de nouvelle génération.

 

Malgré les initiatives de promotion des véhicules électriques, moins de 4% de toutes les voitures neuves vendues au Maroc sont des véhicules électriques. Asharq Business rapporte que 83 831 véhicules électriques ont été vendus au premier semestre. Ceci est confirmé par le ministre Mezzour, qui impute le problème à l'infrastructure de recharge inadéquate. Mezzour a informé les médias que le gouvernement élabore ainsi une stratégie d'amélioration des bornes de recharge afin d'augmenter la demande de véhicules électriques.

 

Le manque d'initiatives de sensibilisation parrainées par le gouvernement, selon Adel Bennani, président de l'Association marocaine des importateurs de véhicules, est un autre facteur de la faible demande de véhicules électriques.